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The Red'ac Factory

Les Petites premières ! #1 Le premier film institutionnel

19.06.2020.

C’est au tour de la Red’Ac Factory de surfer sur la vague du #FirstTime bien connue des médias tendances, en vous proposant une nouvelle cellule de contenus : Les #PetitesPremières !

A l’heure actuelle, tous les médias que nous consommons nous semblent bien acquis car ils prennent racines dans un passé des fois fort lointain. Ils font tellement partis de notre quotidien que nous peinons à imaginer que, fût un temps, il y avait un avant et un avant sans. Et donc, à un moment donné, un début et une première fois !

Avec les #PetitesPremières, nous allons faire un voyage dans le temps jusqu’aux premiers médias courts qui ont fait l’Histoire ! C’est parti !

Premier arrêt : Les Frères Lumière et le film Institutionnel.

Un film institutionnel?

Alors, avant de commencer, j’entend, en effet, qu’il serait bien difficile de définir quel a pu être le premier film institutionnel au vu de sa définition même qui affirme qu’un film institutionnel est : « une vidéo de communication, interne ou externe, d’une société, d’une association ou d’une institution dont l’objectif est de présenter une activité, un service, un produit ». L’objet est tellement ciblé, possiblement en diffusion restreinte, alors comment savoir quel a été véritablement le premier?

C’est facile ! Pour cela il suffit de corréler le début du film institutionnel au début….de l’image animée.

En effet, même si les frères Lumière n’avaient pas pour but premier de promouvoir leurs usines, le format et le contenu (même si précaire) se rapprochaient fortement d’une communication d’entreprise. De plus, à travers leurs essais, les frères Lumière avaient bien pour ambition de mettre en exergue les capacités techniques de leur cinématographe. Donc tout simplement leur produit, dont le brevet fut déposé quelques mois auparavant le 13 Février 1895.

Très rapidement à la suite, et dans le but de vendre son cinématographe, Louis Lumière entreprend d’envoyer ses opérateurs faire le tour du monde afin de récolter des « vues ». On considéraient alors les images obtenues comme les premiers documents d’actualités.

Maintenant, un peu d’Histoire !

Tout commence le 19 Mars 1895 à Lyon dans le chemin Saint Victor. Louis Lumière pose sa caméra en face des portes de l’usine. Il ouvre les portes et laisse sortir les ouvrières et les ouvriers. Les journalistes dépêchés sur place, mentionnent la présence d’une voiture à cheval, d’un chien et d’une bicyclette. On a retrouvé cette première version, longtemps perdue, presque 90 ans plus tard.

On considéra alors cette production comme le premier film du Cinématographe. Et non de la première image animée dont la paternité devrait revenir justement à Thomas Edison, qui quatre ans plus tôt, avait capté avec son Kinétographe, film Dickson’s Greeting

La sortie des Usines Lumière aura le droit à deux remakes, datant du printemps ou de l’automne 1895. Dans la deuxième version, on distingue mieux, au fond, la toiture des usines. Les ouvrières ne regardent pas la caméra car elles savent qu’elles sont filmées (prémices des premières directions d’acteurs). Comme dans la première version, on y voit une bicyclette, un chien et une voiture à cheval. Dans la troisième et dernière version, il n’y a pas de voitures à cheval, comme l’avaient mentionné les journalistes lors de la première projection privée du 22 Mars 1895. Enfin, les hommes font plus longtemps les imbéciles et les portes de l’usines se referment à la fin.

Avant sa mythique projection commerciale du 28 Décembre 1895 au Salon Indien du Grand café, boulevard des Capucines à Paris, le film bénéficiera de 11 projections en France (Paris, Lyon, La Ciotat, Grenoble) et en Belgique (Bruxelle, Louvain).

Pour conclure…

Il est intéressant de constater que, ce qu’on attribua aux prémices du cinéma actuel, tel que nous le connaissons, c’est à dire un objet plus créatif et récréatif qu’industriel, avait pour but initial de promouvoir une innovation technique. Une innovation dont la nature du contenu projeté comptait moins que le fait même que ce dit contenu puisse être physiquement projeté. Cette logique d’importance renforce la corrélation que nous pouvons établir entre la naissance de ses premières vues et celle du film institutionnel. Résidait, en effet, ici, la volonté de mettre en valeur un produit commercialisable (aussi révolutionnaire soit-il) !

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